Juste pour le plaisir, je vous propose 4 phrases susceptibles d’effleurer l’esprit de certains mais qui ne représentent pas la quintessence de la bienveillance et de la dynamique d’équipe.
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- « Bon, je pense que deux mois de repos ça suffit. Assez perdu de temps, on se remet au boulot ! ».
- « Je vous préviens, fini les grasses matinées, je veux voir tout le monde à son poste à 9 heures ! ».
- « L’impossibilité de mettre les avocats collaborateurs en chômage partiel a mis tout le Cabinet en péril … ».
- « Sonia et Jules ! Ravi de vous savoir vivants car on ne peut pas dire que l’on vous ait vu souvent sur Teams durant le confinement. Vous aviez sûrement mieux à faire que de partager avec l’équipe ! . »
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Vous aurez compris l’esprit, et de telles maladresses sont malheureusement déclinables à l’infini.
La période de privation de libertés et la désorientation engendrée par le confinement n’ont été pour personne une parenthèse idyllique. Sa durée exceptionnelle a induit au fil des semaines une lassitude et une perte de dynamisme. Pour autant, le fait de devoir se lever plus tôt et de subir à nouveau un temps de trajet représente un facteur de stress potentiel. Inutile de faire comme si chacun revenait immédiatement à son potentiel optimal.
Dans la logique d’un management bienveillant créateur de valeur, je vous suggère d’adopter une posture qui soit tournée vers le seul objectif important : réussir à recréer la meilleure dynamique d’équipe possible dans le délai le plus court. La performance du cabinet en dépend.
Quelques bonnes pratiques :
• Prendre le temps d’accueillir l’équipe et de présenter les mesures prises pour protéger la santé de chacun.
• Remercier globalement pour l’implication durant cette période atypique (le mot est faible).
• Mettre en avant des points positifs, revenir sur des actions ou des comportements qui furent particulièrement innovants ou vitaux à la traversée de ces deux mois. Cela peut parfaitement concerner des faits apparemment anodins mais qui se sont révélés essentiels pour un client ou pour l’humeur de l’équipe.
• Parler de victoires survenues telles la conclusion d’un gros deal, une visibilité accrue sur les réseaux sociaux, ou l’arrivée de nouveaux contrats. En cherchant un peu, il y en a forcément eu.
• Communiquer sur la stratégie post-confinement, établie afin de faciliter la reprise en tenant compte de la persistance d’éventuelles contraintes individuelles.
• Donner des objectifs de court et de moyen terme afin de permettre à chacun de se projeter dans les jours et les semaines à venir.
• Être attentif aux signaux faibles, qui vous alerteront sur les difficultés éventuelles ressenties par certains.
• Rendre permanente des nouveautés issues du confinement et apparues comme des atouts : télétravail partiel choisi, outils numériques collaboratifs, organisation ou répartition des tâches, etc.
• Annoncer un moment de convivialité futur.
Adopter un comportement positif insufflera l’envie de s’investir et donnera confiance en l’avenir en permettant de se projeter.
Alors faut-il taire les mauvaises nouvelles et faire semblant ?
Non. Être bienveillant et motiver signifie prendre soin de son équipe et lui proposer un chemin de progression et de mieux-être. De nombreux cabinets subissent dramatiquement cette période qui succède à celle de la grève. Prendre les décisions qui s’imposent et les expliquer avec clarté à son équipe est nécessaire pour obtenir de sa part confiance et implication. Toute crise est potentiellement l’occasion de rebondir, d’améliorer, d’accélérer.
J’aime à penser que « le manager a un devoir d’enthousiasme ». C’est d’autant plus vrai dans cette période unique dans notre histoire professionnelle.
Je souhaite à tous un bon retour au Cabinet.